Le saut en liberté ...

Le saut en liberté.

C’est une école qui peut apprendre aux chevaux à bien sauter, mais que veut dire bien sauter, si ce n’est la capacité pour le cheval d’acquérir un bon mouvement, mouvement juste et précis.
Le saut en liberté, s'il n'est pas un but, est un moyen très efficace pour tester son cheval, c'est-à-dire vérifier ses capacités physiques et mentales qui lui permettront, ou pas, de devenir un athlète de saut, de transformer progressivement l'herbivore (instinct de fuite, ventre et garrot bas, "traction avant "...) en sportif (mouvement en avant, garrot soutenu, effort sur les cuisses, propulsion...)

Il ne s’agit bien sur pas de préparation à des ventes spectacles ou à des championnats du monde de saut en liberté !

Les éternelles discussions sur le bien fait de la barre de réglage sont obsolètes, car pour obtenir un bon mouvement, le cheval doit toujours venir à la même place, répéter, et plus justement intégrer ce mouvement ; il est donc évident que l’on formate le cheval pour le sport auquel il est destiné, le CSO, et que dès les premières séances, on le met dans le contexte du CSO,

Dans le saut en liberté, il n’y a qu’un capitaine, celui qui se trouve à l’abord de l’obstacle.
Il est le guide de ceux qui l’aident, mais surtout il est le guide du cheval.
Il doit en permanence :
1. regarder le cheval, en particulier dans les deux virages précédant l’obstacle, et bien sur à l’abord de l’obstacle, car le cheval va le regarder en permanence pour l’écouter et exécuter ; le guide est donc un dompteur !
2. lui parler, et lui seul, appels de langue, oh, oh, doucement, etc… ; le guide est un psychologue !
3. marcher en permanence vers les hanches du cheval, dans les deux virages précédant l’obstacle, et bien sur à l’abord de l’obstacle, sans jamais passer devant lui : le guide est un marcheur, et donc surtout pas statique !
4. L’accompagner avec son corps et parcimonie dans la zone d’abord ; le guide est un danseur qui fait union avec son partenaire, le cheval…

Le fouet, instrument non seulement nécessaire, mais indispensable ; le guide devra avoir une chambrière d’au moins 2 mètres, non seulement pour le suivre, mais pour l’appuyer.
Les coups de fouet des uns et des autres sont à proscrire ; si le cheval ne se porte pas naturellement en avant, les hommes de piste peuvent le cingler d’un, ou deux et rarement trois coups de chambrière, exclusivement sur les jarrets ; ça fait très mal, et les chevaux, en général, détestent et n’en redemandent pas !

L'exercice du saut en liberté doit obéir à certaines règles :
1. La répétition du mouvement, du "bon mouvement" (hanches abaissées, galop régulier, poussée des jarrets), en les obligeant à sauter doucement et sur des distances courtes, montée des genoux et du garrot, bascule de l'arrière main, à l'aide d'ateliers : barre de réglage (une ou plusieurs) à une foulée ou deux, rarement plus. L’idéal est d’alterner une séance à main gauche et une séance à main droite.
2. L'obéissance : Le cheval doit obéir à son guide ; c'est lui qui manie le "fouet", c'est lui qui par sa place ou son déplacement, avec sa voix, va inciter le cheval à aller plus avant ou au contraire à se tenir davantage.
3. Le matériel :
- rond "d'avraincourt " 25x15 idéalement
- sol souple, non fuyant, non glissant
- barres pas trop longuess 2,50m à 3 mètres, incitant ainsi le cheval à sauter droit, et plutôt lourdes. (un obstacle massif et solide aidera plus qu'un léger sans pied ...)
- fiches de sécurité pour les oxers, qui doivent être aisément plus larges que hauts.
- barres de réglage légèrement surélevées et solides également.
4. Le tact :
Parler d'obstacle solide ne doit pas être confondu avec un quelconque barrage du jeune cheval. Le barrage est à proscrire, néanmoins, un dispositif solide et bien fait sera éducatif pour le poulain.
L'idée de "sanction" doit s'inviter dans l'apprentissage. Et c'est à ce moment qu'intervient le tact ...

Alors que faire avec un cheval qui ne se recule pas, qui va dans la barre, qui saute les épaules en dessous, qui n’est pas respectueux ?
Rien de plus simple !
Lui installer à la place de la barre de réglage, un triple de sauts de puce ;
Vertical à 50 cm de haut, à 2,30 m de distance 2nd vertical à 70 cm de haut, à 2,70 m de distance 3ème vertical de 90 cm de haut que l’on peut monter jusqu’à 120 cm.

En conclusion, pour l'avoir maintes fois constaté, un bon apprentissage du saut sans le cavalier aide bien sûr pour le saut avec.
Le saut en liberté supprime les contraintes liées au cavalier (poids, action des mains et des jambes), les difficultés d'abord et les problèmes de conduite (le cheval étant canalisé dans le rond).
Une fois le cheval détendu et familiarisé au rond (beaucoup de séances sont gâchées par un excès de précipitation pour faire « sauter »), on recherchera une parfaite décontraction, source disponibilité.
Un bon échauffement, l'idéal étant de mettre le cheval dans le marcheur avant et après le travail.
Monter rapidement les barres pour ne pas le blaser
Répéter plusieurs fois les bons sauts pour faire imprimer au cheval les bons réflexes en le laissant souffler quelques instants entre chaque série de 2 ou 3 passages.

Mais pour ceux qui, ou ne savent pas, ou ne peuvent pas, ou ne veulent pas, mettez votre cheval dans un rond avec un « homme de cheval », faites lui confiance et vous saurez si votre compagnon est doué, courageux, fort, respectueux, intelligent de la barre, endurant, apte à comprendre et à évoluer rapidement et surtout si il est concerné par le C S O.
En général le verdict après quelques séances est sans appel !

Tout ceci est le fruit de notre expérience, mais vous n’êtes pas obligé de nous croire…

Daniel Faille
Jacques Grandchamp des Raux
Koris Vieules

 

 


 

FEDECSA-PA
FEDECSA-PA